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MARIE-ANNA LA CANADIENNE

Ils étaient seuls.

Jacques lui remit l’album. Elle l’ouvrit aussitôt et s’exclama joyeuse :

— Oh, que c’est bien ! Que c’est joli ! Je suis enchantée M. de Villodin ! Vous remercierez votre ami de ma part… Pourquoi n’est-il pas venu, M. Gilbert ?

Comme un condamné qui prononce lui-même sa sentence, laissant tomber les paroles une à une, Jacques répondit :

— Nous viendrons tous deux demain soir, mademoiselle, vous présenter une dernière fois nos hommages et saluer vos amis. Nous rentrons en France pour le mariage de ma sœur.

Marie-Anna ne put retenir un « Ho ! » de saisissement et si maîtresse d’elle-même qu’elle fût devant Villodin, un tressaillement nerveux l’agita toute. S’il avait pu deviner ce qui se passait dans le cœur de la jeune fille, il eût usé de plus de ménagements pour lui annoncer son départ ; mais jusqu’alors, elle avait été si impénétrable ! Elle balbutia, bouleversée mais s’efforçant encore de paraître calme :

— Que dites-vous, M. de Villodin ? Vous partez ?… Vous me quittez ?…