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Page:Bluther - Marie-Anna la Canadienne, 1913.djvu/125

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MARIE-ANNA LA CANADIENNE

les pires ennuis à la face du monde des indifférents ou des curieux. Elle se rappelait cette heure d’abandon, de volupté inconsciente d’elle-même durant laquelle Jacques s’était livré à sa tendresse en implorant la sienne et la certitude de le voir une fois encore avant son départ l’aidait à sourire, à feindre le calme, l’entière liberté d’esprit.

— Il est naturel qu’ils soient tous deux contents de partir, dit-elle. Ils ont des parents, des amis, en France et ils ne les ont pas vus depuis trois ans.

— C’est égal ! fit Jeannette pensive c’est dommage qu’ils partent… Ça ne te fait rien, à toi ?

— Mais oui, je le regrette ! C’étaient deux charmants garçons, très distingués, très spirituels.

— Et M. Gilbert était si amusant avec ses réparties comiques !

Marie-Anna prit son album et l’ouvrit à la première page sur laquelle le jeune artiste avait peint une vue des Piles. Jeannette la complimenta :

— C’est un beau souvenir qu’il te laisse-là. M. de Villodin ne t’a rien laissé, lui ? demanda-t-