Aller au contenu

Page:Bluther - Marie-Anna la Canadienne, 1913.djvu/127

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
127
MARIE-ANNA LA CANADIENNE

tourner à tout jamais de lui. Quand il entendit la jeune fille annoncer le départ pour la France, Henri sentit descendre en lui-même un immense soulagement. S’il savait que Marie-Anna était aimée de Jacques, il ignorait que ces sentiments étaient payés de retour et tranquille alors que ses plus chers espoirs étaient grandement compromis, il se dit avec bonheur que ce départ détruisait enfin l’unique obstacle à sa passion et que Marie-Anna débarrassée d’une distraction flatteuse, pourrait désormais entendre l’aveu que la timidité clouait sur les lèvres de son silencieux adorateur.

Cette dernière soirée devait être pénible. Marie-Anna parvint à dissimuler ses préoccupations, mais au prix de quels efforts ! Au dedans d’elle même, son pauvre cœur saignait !

— Comme il tarde à venir ! pensa-t-elle plusieurs fois en regardant la pendule. Jeannette, moins intéressée fit la même remarque quand neuf heures sonnèrent :

— Que font donc nos voyageurs qu’ils n’arrivent pas ? dit-elle.

— Ils sont retenus sans doute par leurs préparatifs de départ, proposa quelqu’un. L’expli-