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XIII


Marie-Anna souffrante reposait dans sa chambre. Elle avait dû s’aliter. Les persiennes à-demi closes ne laissaient filtrer du dehors qu’une lumière douce, une vapeur lumineuse sur les choses environnantes. Madame Carlier entourait sa fille de sollicitude, passant ses journées auprès d’elle et prenant ses repas au chevet du lit. Marie-Anna se laissait faire, vivant des heures sans penser, sans sourire, sans pleurer. L’excellente femme témoigna d’une délicatesse exquise et bien maternelle en évitant de questionner Marie Anna sur la récente visite d’Henri Chesnaye. Elle attendit que la jeune fille lui en parle elle-même et se contenta de forger des suppositions.

Jeannette, ignorant la pénible scène vint chercher son amie le lendemain pour une partie d’enchre. Elle dut s’en retourner seule, fort attristée par l’état de Marie-Anna et par les causes de sa souffrance.

Au bout de quelques jours, Marie-Anna put se lever et faire une courte promenade au bord du