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MARIE-ANNA LA CANADIENNE

clarant qu’il ne pouvait être heureux qu’à la condition d’unir sa vie à celle de sa petite amie d’enfance. Je ne vous cacherai pas tout le plaisir qu’au fond de moi-même j’ai éprouvé en entendant cet aveu d’Henri car je ne puis désirer pour lui une plus charmante femme ; nos enfants sont dignes l’un de l’autre. Lorsque mon fils aura passé ses examens, je mettrai la dernière main à son avenir en l’établissant selon ses goûts et ses intérêts et il pourra se marier. Je remplis aujourd’hui le commencement de ma tâche, madame. J’ai l’honneur de vous demander la main de Marie-Anna pour mon fils Henri.

Madame Carlier, très émue, avait ressenti une joie intime et grandissante au fur et à mesure que le docteur parlait. Ce projet d’union lui souriait. Henri était un parti convoité. Et puis l’excellente femme croyait que depuis quelque temps les deux jeunes gens s’aimaient et qu’elle travaillerait à leur bonheur en consentant au mariage.

Cette méprise était le résultat direct des scrupules de la jeune fille et du manque de curiosité de sa mère. Les choses demeurées en quelque sorte à l’état de mystère se compliquaient main-