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Page:Bluther - Marie-Anna la Canadienne, 1913.djvu/17

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II


— Nos chapeaux vont être jolis ! fit Jeannette déconfite. Je suis déjà toute trempée ! Ma robe neuve… Ho !

Un éclair aveuglant lui fit pousser un cri de frayeur. Le tonnerre gronda sur les rochers de la montagne. Un nouvel éclair illumina tout le ciel jetant sur la surface mouvante du fleuve une nappe éblouissante de diamants et d’étoiles.

— Cherchons un abri, dit Marie-Anna haletante. Je ne peux plus courir. Mieux vaut laisser passer le gros de l’orage et profiter d’une éclaircie pour rentrer à St-Jacques.

Elles aperçurent à quelque distance de la route, sous les érables de la forêt, une cabane de cantonnier couverte de chaume ; la porte arrachée par le vent gisait à terre.

Elles se précipitèrent à l’intérieur, les joues rouges, les yeux brillants, mais à peine entrées, elles reculèrent vivement jusqu’au seuil, prêtes à fuir. Tout au fond de la cabane, deux inconnus