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Page:Bluther - Marie-Anna la Canadienne, 1913.djvu/170

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XIV


Madame Carlier ne devait pas chercher longtemps ce qu’il y avait d’impossible dans l’union de Marie-Anna et de Villodin. C’est en elle-même, dans sa tendresse maternelle qu’elle découvrit la source des impossibilités.

— Jacques reviendra ! avait assuré Marie-Anna.

Et après… Si le mariage s’accomplissait qu’adviendrait-il ? La pauvre femme entrevit soudain son isolement quand sa fille mariée, suivrait son mari en France. Jacques de Villodin avait une mère, lui aussi, il avait des amis, des biens, des intérêts en France et jamais il n’en pourrait faire le sacrifice pour s’établir au Canada. Ou bien des querelles de famille s’ensuivraient. Cela ne se pouvait.

Madame Carlier s’appliqua à faire sortir sa fille du fond de l’impasse où l’amour de Jacques la tenait enchaînée. De toutes façons, jamais elle ne donnerait son consentement à ce mariage qui lui arracherait son unique enfant comme la