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MARIE-ANNA LA CANADIENNE

Il ajouta en se penchant amicalement vers son fils :

— Je soupçonne une histoire de bergère ou de fille de Grand-Chef au fond de ton enthousiasme. Un roman sans femme n’est pas un roman… Réponds donc !

Jacques fut bien aise de trouver le comte d’aussi bonne composition.

— C’est vrai mon père ! dit-il. J’ai aimé une Canadienne et… je l’aime encore. Je n’ai qu’un regret ; c’est que Gilbert, n’ait pu joindre à sa collection une image de cette jolie tête blonde que j’aimais tant à regarder. Si vous la connaissiez, mon père, vous comprendriez combien ces souvenirs me sont chers, aimant cette jeune fille comme je l’aime et me voyant condamné à demeurer longtemps encore loin d’elle !…

Le front du comte s’était rembruni. Il se mit à tortiller sa grosse moustache blanche entre ses doigts et après un moment de silence, demanda sans regarder son fils :

— Comment s’appelle cette jeune fille ?

— Marie-Anna Carlier.

— Quelle est sa situation ?