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MARIE-ANNA LA CANADIENNE

loin que Paris ou la frontière. Tu es resté assez longtemps hors de France ; il n’y faut plus songer…

— Pardon, mon père ! interrompit Jacques avec vivacité. C’est un congé de deux mois que je vous demande.

— Impossible ! scanda laconiquement le châtelain. Et il replongea le nez dans les quittances de fermiers étalées devant lui.

Jacques s’approcha jusqu’à toucher le coin du bureau. Le comte releva les yeux vers lui.

— Veuillez m’écouter encore, dit le jeune homme d’une voix mal assurée. C’est une circonstance grave qui me tient près de vous ici…

— Allons va droit au but ! fit le père rudement. Tu veux retourner au Canada, n’est-ce pas ?

— Oui, mon père.

— Eh bien, ma réponse est claire : non, non et non !

Jacques allait insister.

— Inutile ! fit le comte en l’arrêtant d’un geste. Sache donc, mon ami, que je ne fais rien sans raisons. En te retenant en France, j’agis dans ton intérêt et je trouve étrange vraiment que tu n’aies pas compris plus tôt qu’il faille renoncer