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MARIE-ANNA LA CANADIENNE

me comme s’il s’agissait de régler une partie de plaisir, il frotta un tison, alluma une lampe puis se retourna vers son rival resté debout à quelques pas de lui attendant tranquillement, lui aussi, la minute des explications.

Dès le premier mot, Villodin alla droit au but :

— Vous savez comment se règlent ces sortes de questions ? demanda-t-il.

Henri tressaillit.

— Vous voulez que nous nous battions ?

— Eh ! je ne vois pas d’autre moyen de trancher notre différend.

— Ce n’est pas mon avis, monsieur ! fit Henri en secouant la tête.

— Vous refusez le duel ? gronda Villodin, surpris.

— Je ne « refuse » pas, monsieur ; je « repousse ! » Oh ! je vous en prie, ne vous emballez pas ! continua Henri en voyant son rival serrer les poings. Ce n’était vraiment pas la peine de vous prévaloir tout à l’heure de votre qualité de gentilhomme pour oublier si vite les devoirs de l’hospitalité. Calmez-vous donc et causons. Vous voulez que nous nous battions ; je vous le répète, cela ne se