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MARIE-ANNA LA CANADIENNE

toisa des pieds à la tête, se dirigea vers la porte et tourna la poignée. La porte fermée à clé résista à la poussée. Henri comprit qu’il était tombé dans un piège et devint livide. À trois pas de lui, Villodin toujours immobile, poussait un éclat de rire formidable.

— Le duel, vous dis-je ! Le duel !

Ils furent durant deux secondes à se regarder en silence comme des félins qui se guettent, prêts à bondir l’un sur l’autre pour s’entre-déchirer. Soudain Henri saisit un lourd fauteuil à portée de sa main, le brandit au-dessus de sa tête et l’envoya à toute volée dans la porte. La maison entière fut ébranlée ; la boiserie craqua et un bruit sec de fer qui se brise retentit. La serrure était arrachée. D’un violent coup d’épaule, Henri acheva d’ouvrir la porte qui claqua sur le mur, et comme son adversaire, d’abord stupéfié s’élançait sur lui, il lui jeta le fauteuil dans les jambes. Aveuglé de rage, Villodin trébucha, s’empêtra dans les pieds du fauteuil et perdit l’équilibre. Quand il se releva, Henri avait disparu.

À la pointe du jour, Marie-Anna fut appelée