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Page:Bluther - Marie-Anna la Canadienne, 1913.djvu/71

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MARIE-ANNA LA CANADIENNE

Henri Chesnaye qui ne goûtait pas les sous-entendus.

— Oh, ce n’est pas cela que je voulais dire ! se reprit Gilbert. Je me représentais simplement cette belle pensée de je ne sais quel écrivain : « La pluie engendre la tristesse, et la tristesse a des charmes. »

Les autres riaient sous cape de cette échappée difficile.

Jeannette et Gilbert marchaient en avant Marie-Anna, escortée par Henri et Jacques écoutait celui-ci raconter des aventures de voyage. Le temps était splendide. Les oiseaux chantaient à l’effrénée dans les feuillages. Gilbert trouvait que les bois sentaient l’amour. Penchant sa grosse tête vers Jeannette, il disait sérieusement qu’il voudrait être un pinson pour lui gazouiller de jolies choses que les hommes ne comprendraient pas.

Ils s’arrêtèrent en face des rapides du St-Maurice et s’assirent sur des roches, à l’ombre de quelques massifs.

— Vous êtes heureux, M. de Villodin dit Henri, de connaître tant de pays et de choses. Les livres ne nous donnent qu’un reflet bien terni du monde