Page:Bluther - Marie-Anna la Canadienne, 1913.djvu/96

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
96
MARIE-ANNA LA CANADIENNE

un peu d’amour d’elle-même pour être le plus heureux des hommes et maintenant qu’il était devant elle, il perdait presque la notion exacte de sa propre existence, ne sachant plus s’il était digne d’envie ou de pitié.

— Vous avez quelque chose à me demander ? questionna-t-il.

— Oui ; à vous et à M. Gilbert. Mais je ne sais si…

Le rouge velouté qui colorait ses joues s’accentua encore.

Dites, mademoiselle ! insista Jacques impatient. Vous savez bien que c’est accordé d’avance.

— Eh bien, voici : je désirerais que M. Gilbert peignit un paysage sur la première page de mon album avec ma maison au premier plan. Voulez-vous vous charger de la commission ?

— Gilbert est bien heureux de pouvoir vous plaire, dit-il, en prenant l’album qu’elle lui présentait.

Elle eut un air mutin et s’avança sur lui, le petit doigt menaçant :

— Vous savez, dit-elle ; je me fâcherai si au lieu d’une peinture, M. de Villodin me rapporte