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Page:Božena Němcová Grand-mère 1880.djvu/122

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auprès du chien, Hector ne put s’empêcher de happer le coq.

« Le voyez-vous, ce vieux âne ? comme il veut jouer ! tiens ! voilà un souvenir ! » lui cria la ménagère, en lui appliquant un coup avec la baguette.

Hector fut honteux devant ses camarades, les chiens plus jeunes que lui, d’avoir été puni sous leurs yeux et il fila lentement et tête baissée, jusqu’au corridor.

Mais grand’mère disait : « Comment pourrait-il être meilleur que son fils ! » Car Hector était père de Sultan, qui avait tué à grand’mère tant et de si beaux petits canards.

Son repas fini, la volaille alla au juchoir. Les enfants reçurent de Barthélemy et de François de belles plumes de paon ; et la femme du forestier donna à grand’mère des œufss de ses poules tyroliennes. Elle prit la petite Anne sur ses bras ; le chasseur mit son fusil sur son épaule, appela Hector et tous ensemble ils quittèrent le si bon toit hospitalier. La biche les suivait, comme aurait fait une chienne.

Au bas de la montagne, la femme du chasseur souhaita le bon soir à ses hôtes et s’en retourna avec ses enfants. Ce ne fut qu’auprès du pont que son mari prit congé de grand’mère en lui tendant sa main hâlée, et il rentra sous bois. Jean le suivit longtemps des yeux, puis il dit à Barounka : « Quand je serai un peu plus grand, je monterai aussi la garde avec M. Beyer.

Mais il faudra toujours envoyer quelqu’un avec toi, parce que tu as peur des nymphes de bois et des follets ! » lui dit Barounka pour le plaisanter.

« Et qu’en sais-tu ? » répliqua Jean tout fâché ; « quand je serai plus grand, je n’aurai pas peur. »