Aller au contenu

Page:Božena Němcová Grand-mère 1880.djvu/130

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
— 120 —

un irréparable dommage !» dit-elle. Mais que faire ? Il y en avait partout, et monsieur le valet de chambre y avait bien marché aussi.

Il les conduisit par le salon des concerts, et à travers la bibliothèque, jusqu’au cabinet de la princesse ; puis il retourna à son fauteuil en grommelant entre ses dents : « Ces seigneurs ! Ils en ont de singulières fantaisies, pour qu’on soit au service d’une vieille femme du commun et de ses enfants ! »

Dans le cabinet de la princesse, les tapisseries étaient vert-clair, brochées d’or, avec les rideaux pareils, à la porte et à l’unique fenêtre, presque aussi grande que la porte de cette pièce. Beaucoup de tableaux, grands et petits, étaient appendus aux murailles. C’étaient tous portraits.

En face de la fenêtre était une cheminée de marbre gris et tacheté noir et blanc ; sur la tablette de la cheminée, deux vases de porcelaine du Japon, et dans ces vases de fort belles fleurs dont le parfum embaumait ce cabinet. De chaque côté du foyer, deux étagères en bois précieux et artistement travaillées supportaient des objets variés, tous remarquables, les uns par le fini du travail, les autres, par leur valeur intrinsèque, ou à raison de leur provenance. C’était par exemple : de beaux coquillages, des coraux, des pierres etc. C’étaient autant de souvenirs de voyages, ou qui venaient de personnes chéries. D’un côté de la fenêtre se dressait la statue d’Apollon en marbre de Carrare ; de l’autre côté, le secrétaire-bureau de la princesse, fort simple, mais d’un goût exquis. Le fauteuil sur lequel elle était assise devant la table était garni de satin vert