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Page:Božena Němcová Grand-mère 1880.djvu/237

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avec les remarques que le maître lui avait faites, pour qu’elle se les rappelât mieux. Mère et grand’mère se trouvèrent particulièrement contentes qu’elle les sût encore le lendemain, les montra souvent à grand’mère et qu’elle se fit interroger par celle-ci ; grand’mère finit par les savoir comme sa petite-fille.

« Voyons, » se dit elle à elle même, je n’aurais jamais pensé que j’apprendrai l’abécédaire une fois, et voilà pourtant que je le sais sur mes vieux jours. Quand on veut être avec les enfants, il faut parfois devenir enfant avec eux.

Un autre jour Jean accourait dans la chambre commune en criant : « Enfants, enfants, venez voir grand’mère qui a descendu son rouet du grenier. »

« Est-ce donc un miracle dit la mère en voyant que tous les enfants et jusqu’à Barounka se précipitaient vers la porte. Assurément, ce n’était pas miracle ; mais la mère ne pensait plus à toute la joie qui se déroulait, pour les enfants avec le rouet que grand’mère apportait. Ce rouet faisait venir les fileuses, et avec elles les belles histoires, et les gaies chansons. La mère n’avait d’agréments ni aux unes, ni aux autres ; elle préférait rester dans sa petite chambre pour y lire quelque ouvrage de la bibliothèque du château. Quand grand’mère lui disait quelque fois : « Raconte nous quelque chose des chroniques que tu lis, » et que sa fille faisait droit à la demande, ni les enfants ni le reste de la compagnie n’y prenaient le même intérêt qu’ils montraient pour ses récits des scènes de la vie viennoise. C’était la ce qui leur plaisait à tous, et quand les fileuses disaient : « Ce doit être bien beau dans cette ville