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Page:Božena Němcová Grand-mère 1880.djvu/34

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après elle en criant : « Viens chez nous, Victoire ! maman te donnera des souliers de feutre bien chauds, et tu pourras rester chez nous. » Mais Victoire ne se retournait même pas, et courait vers la forêt.

Pendant les belles soirées d’été, quand le ciel était clair, et que les étoiles brillaient au ciel comme des diamants, grand’mère s’asseyait avec les enfants sous le tilleul dans la cour. Tant qu’Adèle fut petite, elle la tenait sur ses genoux ; Barounka et les garçons restaient debout autour d’elle. Il ne pouvait en être autrement ; car quand grand’mère commençait une histoire, tous la regardaient fixement, pour n’en pas perdre une parole. Elle leur parlait des bons anges, qui sont au ciel et distribuent la lumière aux hommes ; des anges gardiens, qui protègent les enfants dans toutes leurs voies, se réjouissent, quand ils sont bons, mais qui pleurent, quand ils n’obéissent pas. Les enfants tournaient leurs yeux vers le ciel, où des millions de petites lumières, de nébuleuses, d’étoiles claires et grandes, brillaient des plus belles couleurs.

« Laquelle de ces petites étoiles est donc la mienne ? » demanda un soir Jean.

« Le bon Dieu seul le sait. Mais penses-tu qu’il serait bien possible de la trouver entre ces millions d’étoiles ? » lui répondit grand’mère.

« Et à qui appartiennent ces belles étoiles, qui brillent tant ? » demanda Barounka.

« Elles appartiennent, répondit-elle encore, à ceux que Dieu aime spécialement, à ces élus de Dieu qui ont fait beaucoup de bonnes œuvres et qui n’ont jamais fâché le bon Dieu. »