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Page:Božena Němcová Grand-mère 1880.djvu/351

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tant réjouis. Dieu seul sait si elles ne nous réjouiront plus ! Je te laisse avec un : « Dieu te garde ! »

Christine replia la lettre, et ses yeux interrogeaient le visage de grand’mère.

Allons ! tu as de quoi être contente, c’est un brave garçon ; salue-le de ma part, et écris lui qu’il espère en Dieu ; que tout n’est pas si mal, que du bien ne puisse en venir, et que le soleil le réjouira. Mais pour te dire précisément : « les choses tourneront de telle ou telle manière, » je ne le puis, tant que je n’aurai pas de certitude. Mais va à la corvée, quand il le faudra ; je serais contente que ce fût toi qui, à la fête des moissonneurs présentât la couronne à madame la princesse ; fais la corvée pour le château, c’est le moyen d’éviter qu’une autre que toi la présente.

Ces paroles de grand’mère apportaient assez de consolation à la pauvre Christine qui lui promit de suivre en tout ses conseils. Comme Jean était de retour, il fut facile à sa belle-mère de s’informer quand madame la princesse était d’ordinaire chez elle, et quand elle sortait ; autant de questions dont M. Proschek fut assez étonné, grand’mère n’ayant jamais eu la curiosité de savoir ce qui se faisait au château. « Jusque là, se pensait-il, le château pour elle était comme s’il n’était pas ; et maintenant elle fait questions sur questions au sujet du château. » Mais grand’mère ne dit rien ; on ne voulut pas l’interroger, et comme on ne savait rien, on imputa ses questions à curiosité.

Quelques jours après M. et Mme Proschek avec tous leurs enfants allaient faire une excursion jus-