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Page:Božena Němcová Grand-mère 1880.djvu/392

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Les invités de la fiancée, et ceux qui étaient de sa parenté y étaient déjà réunis : le meûnier était en grande toilette, ses bottes étaient luisantes comme un miroir. Il était témoin pour la fiancée. C’était une tabatière d’argent qu’il tenait en main. Madame la meûnière était en robe de soie ; de fines perles ornaient son cou blanc. Sur sa tête brillait un bonnet en brocart d’or.

Grand’mère, elle aussi, portait son antique robe de noce, et elle était coiffée de ce bonnet blanc, à ailes de pigeon, qu’elle ne portait qu’aux fêtes. Quant aux filles d’honneur, aux garçons d’honneur et au bavard, ce n’était point à la maison d’auberge qu’ils se trouvaient. Ils étaient allés à Žernov chercher le fiancé. La future n’était pas non plus dans la grande salle : elle se tenait retirée dans sa chambre particulière.

Soudain retentit, dans la petite cour, ce cri : « Les voici, les voici qui viennent ! » Et les sons des instruments, clarinettes, flûtes et violons se faisaient entendre à partir du moulin. C’était le fiancé que ce cortège amenait. Et alors les spectateurs de se chuchoter entre eux : « Regardez, regardez ! » C’est la sœur de Mila, c’est Thérèse qui est la seconde demoiselle d’honneur, et c’est une des Tichanek qui est la première. Nul doute que la charge n’eut été remplie, si elle n’eut pas été encore mariée, par l’autre amie de Christine, la femme de Thomas.

« Thomas, lui, est témoin pour le fiancé.

« Et où est-elle donc, la femme de Thomas, que je ne la vois point ? »