entrée avec elles dans la chambre, et grand’mère se dit, en jetant un coup d’oeil de complaisance sur cette jolie chambre si bien tenue : « C’est vrai ! Que l’on vienne ici le dimanche ou le vendredi, on y trouve tout dans le plus grand ordre ; et tout y est brillant comme une glace. » Et comme il lui tomba sous les yeux de la toile roulée et marquée, elle s’avançait pour l’examiner.
Mais au même instant la porte s’ouvrit, qui donna passage à la maîtresse de la maison. C’était une femme encore assez jeune, en robe de ménage, mais fort propre, et en bonnet blanc. Sur ses bras, elle tenait une petite fille aux cheveux blonds. Elle salua cordialement grand’mère et ses petits enfants, mais avec cette physionomie ouverte et souriante qui montrait bien que sa joie de les voir était grande. « J’étais sortie pour arroser de la toile. J’en suis bien contente : car, cette année-ci, elle sera blanche comme de la neige. » dit la femme du garde-chasse, en s’excusant de son absence.
« On voit que vous êtes soigneuse, » lui répondit grand’mère : « car en même temps que vous faites blanchir une pièce, vous en préparez ici une autre pour le tisserand. Cette toile sera forte comme du parchemin. Pourvu qu’il vous la fasse bien, et qu’il ne vous trompe pas ! Êtes-vous contente de votre tisserand ? »
« Ah vous savez, grand-mère, que chacun d’eux trompe, » dit la femme du chasseur.
« Mais je voudrais bien savoir comment le tisserand pourrait vous tromper ? Vous avez tout si bien calculé ! » dit à son tour le chasseur en riant. « Allons ! asseyez-vous et ne restez pas droite comme