me promettez de suivre votre première résolution. — Je vous le jure sur tout ce qu’il y a de plus saint ; mon cœur est trop plein de lui pour que je puisse changer à cet égard. »
Tédalde jugea pour lors qu’il était temps de se faire connaître et de donner à Hermeline des assurances positives de la délivrance d’Aldobrandin. « Ne vous affligez plus, ma chère dame, sur le sort de votre mari, je vais vous découvrir un secret qu’il faut que vous gardiez toute votre vie. » Après avoir dit ces mots, le pèlerin, pour plus grande sûreté, ferma la porte de la salle, et la dame, qui le regardait comme un saint homme, le laissa faire sans montrer la moindre défiance. Ensuite il s’approche d’elle, et tirant de sa poche un anneau dont elle lui avait fait présent la dernière nuit qu’il avait passée avec elle, et qu’il avait gardé très-précieusement. « Connaissez-vous cet anneau ? lui dit-il en le lui présentant. — Je le connais fort bien, répondit-elle en soupirant ; c’est un anneau qui m’a appartenu, et dont j’avais fait présent à Tédalde pour gage de ma tendresse. — Eh bien ! madame, c’est Tédalde en personne qui vous le présente ; ne me reconnaissez-vous point ? » Et il ôte en même temps son manteau et son chapeau de pèlerin. Hermeline croit voir un revenant ; elle est si effrayée de ce, changement si imprévu, qu’au lieu de sauter au cou de Tédalde, elle cherche à s’enfuir, le prenant réellement pour un ressuscité ; mais Tédalde la retient et