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Page:Boccace - Contes de Boccace, trad De Castres, 1869.djvu/434

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continuellement les moyens, et, après y avoir bien rêvé, elle crut en avoir trouvé un infaillible. Le voici. La fenêtre de sa chambre donnait sur la rue. Elle avait remarqué que son mari s’endormait difficilement, mais qu’une fois endormi, son sommeil était profond. D’après cette observation, elle pensa qu’elle pourrait quelquefois, vers minuit, aller ouvrir la porte à Robert, et passer quelques heureux moments avec lui, sans qu’on s’en doutât. Il ne s’agissait que de trouver un expédient pour être avertie de son arrivée, afin de ne pas le faire attendre à la porte, où il pouvait être aperçu. L’amour, qui rend l’esprit inventif, lui en fournit un bien singulier. Elle imagina de pendre un fil à la fenêtre, qui, en passant le long du plancher, pour le soustraire à la vue de son mari, aboutirait à son lit. Elle en prévint son amant, et lui fit dire qu’elle l’attacherait tous les soirs, en se couchant, au gros doigt d’un de ses pieds, et qu’il n’aurait qu’à le tirer pour l’avertir qu’il était à la porte. Il fut convenu que, si le jaloux était endormi, elle lâcherait le bout du fil, et qu’elle irait aussitôt lui