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Page:Bodin - Le Roman de l’avenir.djvu/135

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cela réveillée ; je le voudrais maintenant, moi qui le craignais autrefois. Mais comment faire ? Comment serais-je censée vous avoir appris mon secret, qui je suis ! Oh ! non, quand je suis réveillée, l’idée seule que vous viendriez à découvrir qu’il m’a aimée, que je… l’ai aimé aussi, que ma Noémi est sœur de votre Jules ; cette idée me fait peur, parce que je crains trop le chagrin que cela vous ferait ! Et puis, savez-vous bien que dans l’état de veille, je suis loin de vous voir de la même manière que lorsque je suis comme cela ? En vérité, je vous crains ; vous m’imposez par votre situation et la supériorité de votre esprit. Tâchez de m’inspirer moins d’éloignement pour votre intimité.

— Eh bien ! je vais diriger ma volonté dans ce sens ; je voudrai fortement que vous me fassiez cette confidence sans crainte, sans honte ; je l’amènerai doucement…