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Page:Bodin - Le Roman de l’avenir.djvu/168

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un bizarre promontoire basaltique, dans la partie basse de cette salle quasi-naturelle, que décore un rideau d’oliviers. On y monte par un escalier qu’il a été à peine nécessaire de tailler dans le roc. Une tribune de gazon est pratiquée un peu au-dessous d’après l’axiome d’acoustique que les sons tendent toujours à s’élever. Un petit ruisseau bien limpide dont la source est voisine, coule sans bruit et en ligne droite devant la tribune comme pour rappeler les orateurs à la modération, à la brièveté et à la clarté du langage. Mais la singularité la plus remarquable de cet amphithéâtre délibératif, c’est le procédé à l’aide duquel on a remplacé la mesquine et prosaïque sonnette des présidens d’autrefois. Quand l’assemblée devient par trop tumultueuse et bruyante, le président n’a qu’à presser un bouton et soudain deux larges cascades tombent des deux côtés du rocher, dans deux profonds ravins où l’eau va s’engouffrer avec fracas.