casme, et se reprenant d’un ton posé et affectueux : Oui, grand bien vous fasse, cher Eupistos, vous qui avez le bonheur d’une foi vive et sincère, bonheur que je ne cesse d’envier. Je l’ai cherchée partout cette foi : j’ai été à Kantopolis, chez les spiritualistes, les docteurs de la raison pure ; j’ai visité Organopolis, cette cité des physiologistes, où tout l’état social et politique repose sur l’étude de la constitution physique des individus, où toutes les questions sont subordonnées à l’observation des crânes, des physionomies, des tempéramens ; où enfin on a la prétention de rectifier physiologiquement nos mauvais penchans dès l’enfance, en modifiant nos tempéramens, en aplatissant les fâcheuses protubérances de nos têtes. Nulle part je n’ai vu l’image d’une société morale et heureuse comme je la voudrais. J’ai été affligé de la prodigieuse quantité d’heureux fripons, de scélérats en prospérité qui abonde partout, et, il faut
Page:Bodin - Le Roman de l’avenir.djvu/206
Apparence