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Page:Bodin - Le Roman de l’avenir.djvu/244

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majestueuses de longues voiles qui, s’épanouissant au souffle du vent de mer, s’avancent resplendissantes au soleil comme les blanches robes des jeunes filles à la procession de la Fête-Dieu ; mais plus qu’autrefois, on voit sillonner le bienfaisant fleuve par ces hardies machines flottantes qui roulent bruyamment sur les eaux, en vomissant une noire colonne de fumée comme les dragons de la fable.

Quelque préoccupé que soit Philirène, par la contrariété du retard apporté à son voyage (en effet, les notables avaries qu’a essuyées l’hirondelle exigent que l’équipage reste à terre un jour pour les réparer), il ne peut s’empêcher de s’abandonner à toute l’admiration qu’un si luxuriant tableau ne manque point de faire naître. Après l’avoir témoignée à ses hôtes dans le langage d’un enthousiasme de bonne compagnie, il dit à Eupistos : Voilà un ermitage comme j’en souhaitais un l’autre jour.