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Page:Bodin - Le Roman de l’avenir.djvu/279

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au sacrifice illimité. Je me vois trop parfaitement tel que je suis pour me faire illusion ; je ne puis me persuader qu’un être inconstant, indécis et presque insaisissable comme moi, soit jamais l’objet d’une passion sérieuse, si ce n’est de la part d’une femme qui n’ait pas la tête bien rassise. Mais s’il est vrai, comme vous me l’assurez, que Mirzala songe quelquefois à moi, qu’elle soit disposée à m’aimer un peu… Oh ! mon Dieu, cela pourtant n’a rien qui doive bien flatter mon amour-propre, puisqu’elle ne connaît d’autre homme que moi au monde…

— Malheureux esprit, interrompt Politée, toujours ingénieux à se détourner de croire à quoi que ce soit.

— Laissons cela, pardon ; eh bien ! Je dis que si vous m’avez parlé vrai, (et j’ai toute confiance en vous) je suis si touché, si reconnaissant des sentimens de cette charmante enfant, que pour l’en con-