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Page:Bodin - Le Roman de l’avenir.djvu/288

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Quand ils sont séparés, Politée songe à l’homme qui l’a dédaignée, délaissée, et dont elle ne veut pas se venger, comme le voudrait une femme vulgaire ; non, son ame est trop haute pour cela. Mais elle voudrait le voir vaincu, hors d’état de faire d’autres victimes, elle voudrait surtout lui montrer qu’elle n’a aucun ressentiment personnel, qu’elle vit parfaitement heureuse sans lui, qu’elle l’a oublié… Tout cela est-il bien vrai ? Du moins elle le croit sincèrement. Mais quand on a tant à cœur de prouver de pareilles choses, c’est qu’elles ne sont pas tout-à-fait vraies. Et puis l’idée que son mari s’est fait empereur traverse rapidement son esprit, et ce n’est pas sans un mouvement de dépit qu’elle y songe ; quoique femme supérieure elle est toujours femme.

Philirène de son côté, tout en roulant ses projets, se demande ce que devient sa tendre Mirzala, sa suave fleur de rosier.