Page:Bodin - Le Roman de l’avenir.djvu/35

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après les grotesques et audacieuses fantaisies de Rabelais, les amusantes et satiriques inventions de Cyrano et de Swift, et les pétillans romans philosophiques de Voltaire, il était possible de trouver quelque chose de nouveau et toutefois d’analogue ; quelque chose qui ne fût ni d’une fantaisie trop dévergondée, ni d’une intention purement critique, ni de cet esprit philosophique qui nuit à l’intérêt et à l’illusion en substituant toujours des idées aux personnages, et en subordonnant l’action et les caractères à la thèse qu’il soutient ; et pourtant une chose à la fois fantastique, romanesque, philosophique et un peu critique ; un livre où une imagination brillante, riche et vagabonde, pût se déployer à son aise ; enfin, un livre amusant sans être futile. Je crois que ce livre était possible ; mais je suis encore parfaitement convaincu qu’il n’est pas fait.

Qu’un autre l’essaie : je souhaite de bon cœur qu’il réussisse mieux que moi.