Page:Bodin - Le Roman de l’avenir.djvu/39

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croient parfois obligés d’adresser à une portion très-exigeante du public, pour son édification ou pour l’acquit de leur conscience et le soulagement de leur modestie.

C’est ordinairement dans une préface qu’on dit : Voilà le sujet que j’ai traité ; je vous le montre du point de vue le plus culminant ; je l’envisage sous tous ses aspects : vous voyez bien que je le comprends mieux que personne, et que jusqu’à présent on n’y avait rien aperçu de semblable. On y dit encore quelquefois : Il est clair qu’il ne tiendrait qu’à moi de faire beaucoup mieux ; je n’ai pas embrassé tout le sujet, uniquement parce que cela ne m’a pas convenu ainsi. Nous verrons plus tard, si le public accueille ce ballon d’essai comme il le mérite. Enfin, on y dit beaucoup d’autres choses aussi impertinentes. Je conçois donc parfaitement l’immense quantité de personnes qui ne lisent point les préfaces.