Page:Bodin - Le Roman de l’avenir.djvu/80

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autrefois, mais cependant avec un air d’autorité qui m’a intimidée, et dont je tressaille encore rien qu’à y songer.

— As-tu cru qu’il te parlait ?

— Ses lèvres frémissaient, et j’ai cru qu’il allait ouvrir la bouche ; mais son aérostat, qui était sans doute un oiseau de guerre du premier rang, monté par un fort équipage, fendait l’air à tire-d’ailes, et, secondé par le vent, il passait comme l’éclair. Ma respiration était comme oppressée par la rapidité de sa marche et la commotion de l’atmosphère : cela m’a réveillée en sursaut. J’ai depuis ce moment un triste pressentiment pour moi-même, et je ne vous ai rien dit, bonne sœur, encore pour cette raison ; puis je suis sérieusement inquiète de ne pas le voir arriver, depuis trois jours que nous l’attendons : vous savez bien qui ?

— Ah ! oui, toi aussi, chère enfant, tu