II
Sous sa fantasque main tout s’agite et varie :
L’ouragan est moins prompt ; avec moins de furie
L’Euripe bondit sur l’écueil ;
Aux rois, terreur du monde, elle arrache leur foudre,
Relève les vaincus prosternés dans la poudre
Et flatte un moment leur orgueil.
Le mal qu’elle a causé, pour elle est plein de charmes ;
Elle est sourde aux sanglots, elle se rit des larmes ;
Tels sont ses plaisirs et ses jeux ;
Pour attester sa force, il faut que l’homme pleure,
Et son plus grand triomphe est de faire en une heure
Un misérable d’un heureux.
III
« Mais je voudrais discuter un peu avec toi comme pourrait le faire la Fortune. Vois si sa cause n’est pas juste. « D’où vient, ô homme, que tu t’obstines à m’accuser et à me poursuivre de tes plaintes ? Quel tort t’ai-je fait ? Quels biens possédais-tu que je t’aie enlevés ? Choisis un arbitre, celui que tu voudras, et voyons à qui appartiennent en somme les richesses et les honneurs. Si tu peux prouver que quelque mortel y ait un droit légitime, je