Page:Boethius - Consolation 1865.djvu/181

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LA (ÃONSOLATIOX PHILOSOPHIQUÉ, LIV. II. ST XIII

Je pris alors la parole et lui dis : et Tu sais que je n’ai jamais été dominé par une ambition vulgaire, et que si fai recherché l’occasion d’agir, c’était afin que ma vertu ne vieillît pas dans une obscure oisiveté. ai Mais elle : tr En effet, le seul motif capable de séduire des âmes d’une nature supérieure, à la vérité, mais qui n’ont pas encore atteint à l’extrême perfection de la vertu, c’est l’amour de la gloire et de la renommée que procurent de grands services rendus à l’État. Mais examine avec moi combien un pareil mobile est petit et dépourvu de poids. La masse arrondie de la terre, comme tu llas vu par les démonstrations des astronomes, comparée à l’étendue du ciel, ne peut être considérée que comme un point ; c’est-à-dire que si on la compare à la grandeur du globe céleste, elle ne tient, à proprement parler, aucune place dans l’espace. Or, de cette partie déjà si exiguë du monde, le quart tout au plus, comme Ptolémée te lia appris et prouvé, est habité par des animaux à nous connus. Maintenant, si par la pensée tu supprimes de ce quart tout llespaee occupé par les mers et par les marais, ainsi que les vastes régions vouées à la soif, à peine restera-t-il une petite place pour l’habitation des hommes. Et c’est dans ce point imperceptible d’un point qu’isoles et emprisonnés comme vous Fêtes, vous songez à propager le bruit et la gloire de votre noml La grande, la magnifique chose en effet que la gloire, resserrée et comme étranglée dans de si étroites limites l Ajoute à cela que 7