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Page:Boethius - Consolation 1865.djvu/223

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LA CONSOLATION PHILOSOPHIQUE, LIV. III. l3S plus encore qu’il n’effraye“ ; fhomme enfin dont le pouvoir ne se manifeste qulautant que ses serviteurs le veulent bien ?

A quoi bon l’étendre sur les favoris des rois, après avoir démontré que la royauté elle-même est si pleine de faiblesse ? Le maître, dans la prospérité, ne les épargne pas toujours, et souvent ils sont entraînés dans sa chute. Néron ne laissa à Sénèque, son familier et son précepteur, que le choix de son supplice. Papinien, après de longues années de crédit à la cour, fut livré par Antonin au glaive des soldats. Encore, tous deux avaient-ils voulu renoncer à leur puissance. Sénèque même avait insisté auprès de Néron pour se retirer en lui abandonnant ses riehessesô. Mais le fardeau qu’ils portaient devait les écraser, et ni l’un ni l’autre ne put faire ce qu’il voulait.. Quelle est donc cette puissance que redoutent ceux qui la possèdent, qui ne garantit pas du péril ceux qui la recherchent, et qulon ne peut fuir quand on veut s’en défaire ? Trouverezwous du moins quelque assistance auprès de ces amis que donne, non pas le mérite, mais la fortune ? Non. L’homme que votre bonheur a fait votre ami, votre malheur vous le rendra hostile, Or, est-il un fléau plus redoutable qu’un ennemi qu’on loge dans sa maison ?

X

Savoir se vaincre et maîtriser son âmel, Aux voluptés renoncer sans regrets,

Des passions briser le joug infâme : Je reconnais la puissance à ces traits. Je veux que lllnde adore tes décrets,