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LA CONSOLATION PHILOSOPHIQUE, LIV. III. HSS Insensés ! Que le Ciel, ardent à vous punir, Exauce ce vœu de mon âme !

Sans trêve, sans repos, poursuivez le plaisir, -Les honneurs et le luxe infâme !

Puis, à bout de courage, et ployant les genoux, De vos félicités coupables,

Quand vous reconnaîtrez le néant, puissiez-vous Voir, trop tard, les biens véritables"’ ! XVII

Mais en voilà assez sur ce sujet. Si, grâce à mes leçons, tu es en état de distinguer clairement sous son masque la fausse félicité, le moment est venu de te montrer ’ la véritable ’5. — Je vois bien, dis-je, que les richesses ne peuvent mettre à l’abri du besoin, que la royauté ne donne pas la puissance, ni les dignités la considération, ni la gloire la célébrité, ni les voluptés le vrai plaisir. — Mais en vois-tu la raison ? — Je crois l’entrevoir, comme on entrevoit le jour par une étroite ouverture ; mais je voudrais en être plus assuré, l’apprenant de ta bouche. — Elle est très-facile à comprendre : clest que les hommes séparent par ignorance ce qui de soi est simple, indivisible, et substituent ainsi le mensonge à la vérité, l’imparfait au parfait. Penses-tu qu’un homme, à qui rien ne manquerait, ne posséderait qulune puissance incomplète ?— Non, certainement, répondis-je.-Tu as raison ; car si, parmi les choses qu’il possède, il en était une seule qui laissât à désirer, de ce côté, il aurait nécessairement besoin de l’assistance d’autrui.-