Page:Boethius - Consolation 1865.djvu/281

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

LA CONSOLA’]’ION PHILOSOPHIQUE, LIV. III. 197 ’ Dans sa navrante folie, Accusant la barbarie Des dieux qui règnent au ciel, Des enfers il prend la route, Espérant trouver sans doute Leur souverain moi11s cruel“°. Là, dans sa tristesse amère, De la déesse sa mère Il évoque les leçons ; Aux doux accords de la lyre Sa voix s’unit et soupire Ses plus touchantes chansons. Il dit la mort d’Eurydice, Sa terreur, son long supplice, Et ses adieux déchirants ; Franchissant le noir Ténare, Sa voix émeut du Tartare Les impassibles tyrans. Cerbère aux pieds du poëte Incline sa triple tête, Et les Fantômes vengeurs. Les implacables Furies, De leurs yeux, sources taries, Sentent couler quelques pleurs. Là, sur la roue infernale, lxion dort, et Tantale Dédaigne le flot moqueur ; Plus loin, gorge d’l1armonie, L’aff’reux vautour de Titye Cesse de ronger le cœur.