Page:Boethius - Consolation 1865.djvu/309

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LA CONSOLA’I’ION PHILOSOPHIQUE, LIV. IV. 225 << honnêtes gens trouvent leur récompense dans leur honnêteté même, il faut que les méchants trouvent leur supplice dans leur méchanceté. lit, en effet, quiconque est frappé d’une peine, est parfaitement convaincu qu’il est affligé d’un mal. Si donc les méchants voulaient se rendre justice, comment pourraient-ils se croire exempts de châtiment, lorsque les maux les plus cruels les accablent, et qu’ils en sont, je ne dis pas affectés, mais infectés, jusqu’à la moelle ? » Vois encore, par opposition à la récompense des bons, quel est le châtiment infligé aux méchants. Tu as appris de moi que tout ce qui existe est un, et que l7unité est le bien. Par conséquent, tout ce qui existe est identique au bien ; par conséquent encore, tout ce qui s’écarte du bien cesse d’exister ; dloii il suit que les méchants cessent d’être ce qu’ils étaient. Mais ils étaient hommes, comme le prouve la figure quiils ont conservée. Donc, dès qu’ils ont tourné au mal, ils ont perdu même leur qualité d’hommes. Mais, de même que la vertu seule peut élever les hommes au-dessus de l’humanité, il faut que le vice ravale les malheureux qu’il a dépouilles de leur qualité dlhommes, au-dessous même de la condition humaine. Par conséquent, l°être qulont dégradé ses vices ne peut plus être considéré comme un homme. Cet envieux, tout prêt à s’emparer du bien d’autrui, même par la violence, ne ressemble-t-il pas à un loup l" ? Ce plaideur hargneux et intraitable, qui use sa langue dans les cris de la chicane, peut être comparé à un dogue. Ce fourbe qui, pour dépouiller ses victimes, se plait à leur tendre des piégés dans l’ombre, est le portrait du renard. Ce furieux qui rugit a les instincts du lion. Ce poltron, ce fuyard qui a peur de son ombre, est semblable à un cerf. Ce paresseux, ce lourdaud toujours endormi, mène la vie d’un âne ; ce capricieux- aux goûts fantasques et mobiles, ne diffère en rien d’un oiseau. Ce débauehé toujours lÈ’i