Page:Boethius - Consolation 1865.djvu/32

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xxvm INTRODUC’1’ION.

tion entre la foi et la raison était encore regardée COHIHIC UI’] CI’ll’I]€ (IUE Pi€Z’Y’€ PIEUIIUS, GlOI’dÉlI]O BTLH]0, Campanella, Vanini, et tant d’autres ont payé de leur vie ’. Aussi n’est-il pas possible d’admettre qu’aux 1. Cette lutte si longue, si déplorable, et quelquefois si sanglante, de l’autorité et de la raison, a été racontée par M. Victor Cousin ; nous ne résistons pas au plaisir de détacher quelques lignes de son éloquent récit :

Puisque la religion et la philosophie représentent dans l’histoire deux moments distincts et successifs de la même pensée, il semble qu’elles pour1·aient se distinguer l’une de l’autre, et se suecèder l’une Et l’autre dans l’histoire aussi paisiblement que dans la ’pensée. Par exemple, il semble que la religion, comme une bonne mère, devrait consentir de bonne grâce à Vémancipation de la philosophie, quand celle-ci a atteint l’âge de la majorité ; et que, de son côté, la philosophie, en (ille reconnaissante, tout en revendiquant ses droits, et en en faisant usage, devrait être, pour ainsi dire, en recherche de vénération et de déférence envers la religion. Il n’en va point ainsi. L’histoire atteste que tout ce qui est distinct dans la pensée se manifeste, sur ce théâtre du temps et du mouvement, par une opposition qui elle-même eclate par des déchirements. Ce n’est pas moi qui fais cette loi ; je la 1·eeueille de · toutes les expériences de l’histoire. En eflet, partout vous vo) ez la religion essayer de prolonger l’eulance de la philosophie et de la retenir en tutelle ; et partout aussi vous voyez la philosophie se mettre en révolte contre la religion, et déchirer le sein qui l’a nourrie. Dans l’zime du vrai philosophe, la religion et la philosophie s’unissent sans se conl’oudre et se distinguent sans s’exclure, comme les deux moments de la même pensée. Mais dans l’histoire tout est combat, tout est guerre : rien ne naît, rien ne commenre à paraitre qulau milieu des orages, du sang et des larmes. Toujours la religion enlante la philosophie, mais elle ne l’ent’ante que dans la douleur ; toujours la philosophie sucréde à la religion, mais elle lui succède dans une crise plus ou moins longue, plus ou moins violente, de laquelle les lois éternelles du dev eloppement. de la pensée ont voulu que la philosophie sortit constamment victorieuse. » (Hzxzoirc de la phi/amp/zic au d[.t-/uu’1iém«·, »z’«i¢·l«*.’ I l I H 4 lliilll llllllinlll i""l’l’l"’l llllll l’l||î||lI’l|l"•|*¤¢U|Q|• iv ttltivi ’