Page:Boethius - Consolation 1865.djvu/381

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LA CONSOLATION PHILOSOPHIQUE, LIV. V. 297 On ne peut convoiter un bien que l’on ignore “’. Où llirait-on chercher ? quand il et par quel chemin É) ’ Dans ce dédale obscur qulau hasard on explore Le vrai, même trouvé, 11’offre rien de certain. Quand son âme habitait le séjour de lumière, Llhomme, d’un seul coup d’oeil, sans peine, sans travail, Plongeait dans les replis de la nature entière ; Et maintenant encore, à travers la matière, Il aperçoit l’ensemble, à défaut du détail. De nos doutes, hélasl telle est la seule cause. L’homme ne sait pas tout, mais il sait quelque chose ; Du moins, il se souvient du ciel qu’il a quitté ; · Il se souvient du Dieu qu’il voyait face à face, Et dans ce souvenir il retrouve la trace De l’éternelle vérité. »

VII

I

Elle répondit ; « Ces plaintes contre la Providence sont déjà vieilles, et Marcus Tullius, en traitant de la Divination’“, a vivement agité cette question ; toi-même tu t’en es longtemps et beaucoup occupé ; mais jusqu’à A cette heure, personne de vous ne l’a étudiée assez à fond, et n’a trouvé pour la résoudre des arguments assez solides. Si elle reste obscure, clest que l’intelligence humaine ne peut s’élever à l’idée simple de la prescience divine, que si vous pouviez seulement la concevoir, toute difficulté disparaîtrait. Je vais essayer d’éclairer enfin ces té-