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Page:Boethius - Consolation 1865.djvu/395

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LA CONSOLATION PHILOSOPHIQUE, LIV. V. 3M ’ IX

Si, dans les impressions physiques, bien que le contact des propriétés extérieures de la matière affecte les organes des sens, et que les sensations éprouvées par le corps précèdent exercice des facultés actives de llâme, puisqu’elles provoquent sa réaction et qu’elles éveillent en même temps les idées qui sommeillaient au fond de entendement ; si, dis-je, dans les impressions physiques, l’âme, loin de recevoir passivement le choc de la matière, juge, en vertu de sa propre énergie, la sensation éprouvée par le corps, à combien plus forte raison les êtres qui sont absolument indépendants de la matière, peuvent-ils juger et connaître sans dépendre des objets extérieurs, mais par un libre mouvement de llespritl ’ Clest pour cela qu’il y a pour les différentes variétés d’êtres des moyens de connaître différents. Ainsi, la sensation, à Vexclusion de tout autre moyen de connaître, est le partage des animaux privés de mouvement, tels que les conques marines et les autres coquillages qui vivent attachés aux rochers. L’imagination a été accordée aux animaux doués de mouvement, chez lesquels on peut déjà remarquer des desiis et des répugnzmces. Mais la raison est l’attribut exclusif de llespèce humaine comme l’intelligence est celui de Dieu ; et cette faculté est évidemment la première de toutes, puisque, indépendamment des notions qui lui sont propres, elle possède encore celles qui sont du ressort de toutes les autres. Mais quoil si les sens et l’imagination s’avisaient de réfuter la raison et de nier ces idées générales que la raison se