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Page:Boethius - Consolation 1865.djvu/434

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ment, il ne serait pas aisé de comprendre comment, quelques lignes plus haut, Boece peut se féliciter de ce que son beau-p£·re existe encore plein de farce et de santé. Un pareil sujet de consolation eût été bien aléatoire si celui qui le fournissait s’était trouve place sous le coup d’unc accusation capitale. Cette remarque, du reste, ne repose pas uniquement sur une hypothèse. Le chroniqueur anonyme que nous avons déjà cité dans notre Introduction, dit formellcmtnt que S) mmaque ne fut mis en arrestation qu’après la mort de son gendre., ·\pr€·savoir raconté à sa manière le supplice de Boèce, et parlé des négociations entamées par le roi près de l’empereur Justin, il ajoute : I

Sed dum lwec aguntur, Symmachus caput Senati (sic) cujus Boetius iiliam hahuit uxorem, deducitur de Roma Rarennam. Metuens xcro rex ne dolore généri aliquid adversus regnum ejus trac taret, objerto at crimine, jussit intertici. »

Pendant que ces choses se passaient, Symmaque, chef du Sénat, dont lâoece avait épousé la fille, est conduit de Rome à Ravenne ; mais le roi, craignant que le ressentiment, à cause de son gendre, ne le portàt à quelque entreprise contre l’autorité royale, lui supposa un crime, et le Iit mettre à mort. »

’ Norm S. Pum T3.

Ce pays même que tu appelles un lieu d’exil, pou1· ceux qui l’habitent est une patrie.

Tous les couunentateurs représentent Bocce écrivant le livre Dc la Cunsalatiwz entre les quatre murs d’un cachot. La remarque que fait ici la Philosophie ne confirme pas cette tradition. Si Boece, en effet, eût été incarcère, son interlocutrice cùt-elle été bienvenue à lui dire que la ville qu’il appelait un lieu d’exil était une patrie pour ceux qui l’ll2ll)i[2\lCIlî ? Soit, n’eùt pas manque de repondre Boccc, mais ceux dont tu par les sont libres, et moi je suis dans les fers. > » Il est donc très-vraisemblable qu’après sa condamnation, il avait été relégué à Pavie, avec défense de s’éloigner de cette ville, mais que, dans les premiers temps du moins, la rigueur n’avait pas été portée plus loin à son égard.

NOTE 9. PAGE 75.

Or, nous savons qu’un grand nombre d’hommes ont recherché la jouissance de la béatitude…

On a voulu voir dans ce passage une allusion aux martyrs chrétiens. Mais la réflexion de Boece peut tout aussi bien s’appliquer aux philosophes qui ont volontairement affronté et courageusement subi la mort. Les