Aller au contenu

Page:Bohaire-Dutheil-Jesus-Christ ou La veritable religion-1792.djvu/22

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Et pourtant, je le dis, il me paraît étrange

Qu'un Temple ait des bureaux de commerce et de change : [260]

Ces lieux doivent servir au vrai Culte des Dieux,

Et non pour enrichir des gens luxurieux.

Je vous en avertis, le parti qu'on oppose

Me paraît formidable, et c'est d'un Dieu la cause :

Jésus, pour la gagner, se trouve défendu ; [265]

Par de bons citoyens il se dit soutenu;

Tous paraissent armés, l'affaire est délicate,

Et passe les pouvoirs que peut avoir Pilate

Le Négociant

Eh bien ! Seigneur ! Eh bien ! Puisque nos intérêts

Vous sont indifférents, on verra les effets [270]

D'une juste colère. Amis, il faut qu'en arme

Je vous conduise au Temple : il faut rompre le charme

Des talents dangereux du prophète nouveau.

Pilate

Voyez, réfléchissez ; car, en un tel assaut,

Je ne puis d'un secours vous donner l'assurance , [275]

Et sur de vains efforts n'ayez point d'espérance.

Le Négociant

Seigneur, nous agirons...


Scène XI

Les Précédents excepté Pilate

Le Négociant

Amis, on nous trahit,

Et Pilate lui-même à Jésus obéit.

Veillons donc de plus près sur nous, notre fortune,

Et qu'à la conserver notre ardeur soit commune. [280]