Et déjà de la mort les horribles apprêts,
Nous montrent qu'en ce lieu les plus affreux décrets
Vont être exécutés, sans qu'aucune puissance
En retarde aujourd'hui l'exécrable sentence.
Couronné d'une épine et le visage en sang, [935]
De tous ces assassins, Jésus est vers le flanc,
Un roseau dans la main , vêtu de l'écarlate,
Suivi de Madeleine, et Marie, et de Marthe.
Dans leurs forfaits, c'est peu de le mystifier ;
Ils ont déjà la croix pour le crucifier. [940]
Ils veulent l'en charger, et lui-même au supplice
Doit porter l'instrument de l'affreux sacrifice.
Venez, Seigneur, venez, et qu'un chef des Romains,
Sauve, enfin, l'innocent de leurs sanglantes mains ?
ACTE IV
Scène première
. Quelques Bourgeois.
L'un d'eux
Ciel ! En vain les Romains, d'une action infâme [945]
Voulant parer le coup, cherchent de cette trame
À sonder les replis, et Jésus va mourir ,
Sans que les assassins on puisse ici punir !
Je sortais du prétoire, et la foule empressée
À cette injuste mort semblait intéressée. [950]
Vainement pour sa vie on implorait les Juifs ,
Il s'est trouvé proscrit par leur cris excessifs.
Ses vertus, ses talents, n'ont point touché leurs âmes,
Ils poursuivent le cours de leurs funestes trames,