Page:Boileau - Œuvres poétiques, édition 1872.djvu/12

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compter Boileau lui-même, se sont donné la tâche de la raconter dans tous ses détails.

Son père, Gilles Boileau, était greffier du Parlement.

Fils d’un père greffier…

Boileau nous dit de plus que son père était un très-galant homme, d’humeur douce et facile ; circonstance qui lui paraît fort extraordinaire, à cause de l’extrême méchanceté dont il se vante. La noblesse de sa famille remontait jusqu’à saint Louis, ou tout au moins jusqu’à Charles V, qui avait pour confesseur Hugues Boileau, trésorier de la Sainte-Chapelle. Cette illustre origine fut prouvée par un arrêt du Parlement. Les mauvaises langues prétendirent que les vers du poëte lui avaient tenu lieu d’une généalogie en règle ; et c’est de quoi la postérité se soucie fort peu. Boileau le greffier se maria deux fois ; il eut plusieurs enfants du premier lit, entre autres Boileau-Puymorin, qui fut contrôleur de l’argenterie du roi. Nicolas Boileau n’est que le onzième enfant de Gilles Boileau. Son frère aîné, nommé aussi Gilles Boileau, du nom de leur père, était un poëte estimé, qui entra à l’Académie française vingt-cinq ans avant son cadet, et eut bien de la peine à lui pardonner d’être plus célèbre que lui. Un autre frère de Boileau fut chanoine de la Sainte-Chapelle, et prédicateur ; un autre, chez lequel il passa une partie de sa vie, était greffier du conseil de la grand’chambre ; c’est Jérôme Boileau, que son