Page:Boileau - Œuvres poétiques, édition 1872.djvu/221

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Qu’un mot dans son ouvrage ait paru vous blesser.
C’est un titre chez lui pour ne point l’effacer :
Cependant, à l’entendre, il chérit la critique :
Vous avez sur ses vers un pouvoir despotique
Mais tout ce beau discours dont il vient vous flatter
N’est rien qu’un piège adroit pour vous les réciter.
Aussitôt il vous quitte ; et, content de sa muse.
S’en va chercher ailleurs quelque fat qu’il abuse ;
Car souvent il en trouve : ainsi qu’en sots auteurs,
Notre siècle est fertile en sots admirateurs ;
Et, sans ceux que fournit la ville et la province,
Il en est chez le duc, il en est chez le prince.
L’ouvrage le plus plat a, chez les courtisans,
De tout temps rencontré de zélés partisans ;
Et, pour finir enfin par un trait de satire.
Un sot trouve toujours un plus sot qui l’admire.