Page:Bois - L'Île d'Orléans, 1895.djvu/114

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surmonté de pieux ! Adoptera qui voudra ce superbe raisonnement, nous laissons à chacun pleine liberté sur ce point. Mais nous ne croyons point devoir céder devant la puissance d’une pareille logique, et nous aimons à croire que personne ne nous en cherchera noise. Les deux forts étaient semblables par les dimensions, par les formes, et non pas par les matériaux, dit-on : et pourquoi sous les pieux de ce fort en pieux, aurait-on mis un mur en pierres ? Ici on ferait vainement appel à la science des architectes. On ne construisait pas ainsi autrefois, je veux dire au temps, dont il s’agit ici. D’ailleurs, les Jésuites n’en avaient pas les moyens. À la fin du chapitre III, Relation de l′année 1652, par le R. P. Ragueneau, on lit :

« Nous avons aidé ces bonnes gens à défricher des terres comme vous avez appris. Ils ont recueilly cette année une assez bonne quantité de bled d’inde… Nous avons fait bastir vn Réduit ou espèce de Fort pour les défendre contre les Iroquois ; il est à peu près de la même grandeur de celuy qui estait aux Hurons au lieu nommé Ahouendaé. Nous avons aussi fait dresser une chapelle assez gentille, et une petite maison pour nous loger. Les cabanes de nos bons néophytes sont tout au près de nous, à l’abry du Fort. Les Iroquois nous obligent de les secourir, etc. »