Page:Bois - L'Île d'Orléans, 1895.djvu/119

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On pourrait donc inférer de là, que plusieurs des terres du bout de la verdoyante île, portaient le nom de terres du Fort, parce qu’elles avoisinaient l’emplacement du Fort, ou parce qu’elles lui étaient absolument contiguës. Dans tous les cas, cette appellation embrasse maintenant une étendue trop considérable pour nous laisser l’espoir de préciser exactement l’endroit occupé par le Fort des Hurons. La pauvre muraille reste donc ce qu’elle était : les ruines d’une maison, d’un moulin, peut-être aussi les restes du Fort indiqué ; mais, en attendant des preuves plus complètes, nous nous abstiendrons de croire à la découverte et d’adhérer aux sentiments du chroniqueur moderne.

Veut-on maintenant suivre les sauvages dans l’Île et connaître leur genre de vie. Ouvrons d’abord l’ouvrage de Charlevoix, (Histoire de la Nouvelle-France, tome Ier, p. 317) et voir en quels termes il y parle de cette espèce de réduction :

« … Les Hurons étaient au nombre de six cents dans l’île d’Orléans, où ils commencèrent à s’entretenir de leurs mains. Comme c’était la fleur des chrétiens de cette nation, qu’ils n’avaient point abandonné le Seigneur, on peut juger de leur ferveur dans un temps où tout portait à la reconnaissance envers celui qui mortifie et qui vivifie, toujours pour le bien de ses élus… »