Page:Bois - L'Île d'Orléans, 1895.djvu/145

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pouvaient pas être appréciées, et dans laquelle il y fallait tant de capitaux, devaient être bien vives, et il a dû se sentir soulagé beaucoup lorsqu’il en a vu le terme.

« Le vaisseau se rendit par un mouvement égal et majestueux dans son élément, et n’avança pas à plus de cent toises dans le fleuve. Pendant ce mouvement, la musique du 68e régiment, qui était à terre, et celle du 71e qui était à bord du Swiftsure, jouèrent le God save the King, ce qui fut suivi d’acclamations générales, et d’une décharge de canon à terre et à bord des bateaux-à-vapeur,

« Le feu prit aux cadres, et se communiqua aux copeaux à l’entour, mais il fut facilement éteint.

« Le vaisseau monta avec la marée, la distance d’un mille et demi, où les bateaux-à-vapeur le Malsham, le Swiftsure et le Sherbrooke lui furent attachés et le conduisirent à l’encrage, près du Sault de Montmorency, à environ six milles au-dessous et à la vue de cette ville. On dit qu’il sera prêt à faire voile dans environ trois semaines. Quoiqu’il ait une apparence un peu lourde, il est bâti très solidement et ne tire à présent que treize pieds d’eau ; on croit que, lorsqu’il sera prêt pour la mer, il ne tirera guères plus de vingt pieds, et l’on voit tous les ans des vaisseaux qui n’ont qu’un pont et qui tirent autant. Il a quatre mâts avec un beaupré, comme les autres vaisseaux et traversera l’Atlantique à la voile. Il est commandé par un marin expérimenté et son équipage, d’environ quatre-vingt-dix hommes, est composé de matelots envoyés d’Écosse, l’automne et le printemps derniers.