Page:Bois - L'Île d'Orléans, 1895.djvu/153

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De nos jours, les choses sont bien changées ! À part quelques familles, qui ont conservé fidèlement les traditions et les mœurs simples d’autrefois, on aime mieux aller chercher au loin le repos et la santé. C’est à Cacouna, à Rimouski, au Bic, à Métis même, que dis-je ? C’est à Pictou, à Shédiac, à Ristigouche qu’on croit humer l’air qui rend immortel. C’est là qu’on va chercher des bains et des sources, qui doivent remplacer celles d’Hypocrène et de Jouvence. Si les goûts de nos pères s’étaient conservés, l’île d’Orléans serait maintenant une terre enchantée, où chacun aurait sa villa, coquettement encadrée d’arbres, de jardins, de fleurs de toutes sortes, une espèce de terre promise, où toutes les beautés de la nature et de l’art se seraient données rendez-vous. Québec aurait eu alors, comme New-York, son Staten-Island ! Mais avec les allures de nos messieurs du bon ton, avec les invitations si séduisantes des touristes du bas du fleuve, il y a toute apparence que la génération qui grandit autour de nous, ne verra pas de sitôt la classe aisée y étaler tant de merveilles.

On a dit et répété que, dans les premières années du XVIIIe siècle, et même pendant une bonne partie de celui-