Page:Bois - L'Île d'Orléans, 1895.djvu/87

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« 1661, le 18 juin, à 8 heures du matin, se commença le massacre ou la capture de plusieurs personnes à Beaupré et à l’isle d’Orléans, par les Iroquois venus de Tadoussac, après le coup qu’ils avaient fait. On parla ce jour-là de 8 à Beaupré et de 3 à l’isle d’Orléans, ce qui se trouva vrai. »

On lit encore à ce sujet le passage suivant dans la Relation de 1662, par le même R. P. Lalemant, au chap. vii :

« Je ne saurais mieux terminer que par une rencontre assez illustre, touchant un crucifix de deux pieds de haut ou environ, que les Iroquois Agnieronnons enlevèrent en l’an passé à Argentenay, dans l’île d’Orléans, quand ils y firent les dégâts que nous avons racontés. Je ne sais si ce fut par moquerie ou par estime qu’ils se saisirent de cette image ; quoy qu’il en soit, ils l’emportèrent jusques dans leur pays et la faisaient voir dans leurs cabanes, comme une des plus précieuses dépouilles des Français. Garakontié, protecteur des Français, étant allé à Aquié, la vit par hasard ; et comme il savait assez le respect que nous portions à de semblables images, il ne voulut pas laisser profaner celle-là. Il entreprend donc de la racheter, il fait un beau présent pour cela, et, pour n’avoir pas de refus, il fait un éloge de ce crucifix, plus digne de sortir de la bouche d’un prédicateur que d’un barbare : il l’obtient, et par la richesse de son présent et par l’éloquence de son discours. Retourné qu’il fut à Onontaghé, tout triomphant d’une si belle action, dont il ne connaissait pas tout le mérite, il place honorablement ce crucifix sur l’autel de la